Editorial de Bernard Vinatier
« Je ne suis pas un citoyen planétaire, je suis l’homme d’un coin de terre », disait Julien en retournant dans sa grange de Murat-le-Quaire. Retrouver ses racines, rétablir les liens entre les hommes et les lieux, restaurer l’harmonie entre l’humanité et la nature, c’est le vœu de la plupart des hommes.
Marie-Hélène Lafon se souvient du pays de son enfance, du chevalier mystérieux et de la dame de Valentine, auxquels elle dédie un poème dru et vigoureux en évoquant la fillette qu’elle fut.
Pour présenter l’abbé Dominique Dufour de Pradt, personnage protéiforme aux multiples facettes, Edouard Bouyé crée un kaléidoscope de documents historiques, de cartes et de dessins, de médailles et de monnaies, tout un éclairage qui permet de suivre l’évolution de l’archevêque, diplomate, agronome et voyageur, dont Sainte-Beuve lui-même n’arrivait pas à cerner la nature profonde.
Pierre Amiral fait œuvre pie, acte de piété filiale – soyons précis, il nous en saura gré- en dessinant le portrait de Cèzerat, le village « où il est né deux fois » : comme élève et comme instituteur. Quarante-huit photographies font apparaître les visages qu’il a connus. Ces gens s’animent et se retrouvent dans les grands moments de convivialité auxquels est invité le lecteur.
Bernard Vinatier est reparti à la rencontre de saint Antoine mais cette fois très loin, à La Godivelle, à Besse-en-Chandesse et même à Ardes-sur-Couze, l’autre cœur du Cézallier.
Jacques Gailliard, originaire de Chavanon, était à peu près inconnu dans le pays d’Allanche jusqu’à ce que Christian Baillargeat aperçoive sa tombe au Père-Lachaise et suive son extraordinaire ascension sociale.
Guilaine Pons a découvert dans l’église de Ségur-les-Villas un dessin de Pierre-Dié Mallet, un artiste lorrain de qualité venu s’établir à Saint-Flour pendant la dernière guerre. Des Vosges il a rapporté son prénom exotique (chez nous, Dié se dit Dieudonné) et surtout son talent de peintre et de sculpteur, son esthétique de l’image religieuse et patriotique, son art du dessin et de la composition de l’image d’Epinal.
Pendant que Bertrand Tavernier tournait « La Princesse de Montpensier » à la chapelle de Chastres, Yves Aufauvre réalisait les clichés des acteurs et filmait le cinéma. Il aurait dû obtenir le césar du meilleur photographe, au moins une nomination. Jean-Bernard Béland pouvait prétendre à la même distinction pour la composition et la mise en page des Cahiers.
Des cinquante-sept maximes que Montaigne avait fait graver sur les poutres de sa « librairie », une seule n’appartenait pas aux penseurs de l’antiquité gréco-latine mais à un contemporain du philosophe, notre compatriote Michel de l’Hôpital. Montaigne avait retenu seulement la parole de cet homme de paix, tolérant, diplomate, opposé à l’Inquisition, défenseur de la liberté de conscience, et du culte public ou privé. C’est cet éminent juriste que Philippe Glaize fait revivre pour les lecteurs.
Guilaine Pons et Philippe Glaize présentent de concert la croix du Barry d’Allanche. Jusqu’à ces dernières années, les visiteurs qui pénétraient dans la ville ou en revenaient par la porte sud s’arrêtaient – parfois intempestivement – pour l’observer. Bientôt ils pourront l’admirer à loisir dans l’église.
Jean Chabrut, irréductible paysan à Roche de Maillargues et journaliste ardent s’arrête pour contempler avec beaucoup de sensibilité et une certaine nostalgie la montagne et la vie du Cézallier. La montagne change mais ne meurt pas.
On ne peut guère en douter en voyant les superbes et puissants percherons que Jean-Paul Rickelin a photographiés. Elevés dans le canton d’Allanche, ils sont présentés chaque année à Chandèze, près du Pont-de-Roche, sur la commune de Saint-Saturnin.
Dernière et heureuse nouvelle : la vierge de Valentine qui nous avait été volée, est revenue à Ségur !
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